Un été à Cold Spring de Richard Yates

Un été à Cold Spring s’inscrit dans la lignée du roman moderne initié par Flaubert au XIXe siècle. Le narrateur se cache laissant la scène à nue où le spectateur tel un voyeur suit une famille fracassée, le temps d’un été américain pendant la seconde guerre mondiale. couv23775874

La distanciation établie avec les personnages cimente le récit lui conférant une partie de sa puissance . Il n’y a aucune moral à tirer. Les personnages sont étirés à l’extrême, caricaturés jusqu’au bout. Un grotesque sublimé, en quelque sorte.

L’écriture puissante prête sa voix aux monologues intérieures de chacune des figures, à tour de rôle. La force de Yates est d’exprimer avec  pudeur la violence des pensés et des actes envisagés. Parfois, il semble lâcher la bride, un court instant, provoquant une explosion très vite réprimée.

Tout est suggéré, rien n’est explicite. A l’instar, de l’alcoolisme de la mère distillé au fil des pages…

Mais le grand thème de ce roman est le désir de liberté. Tout se déroule en huis-clos. L’environnement est celui de la ville qui étouffe petit à petit les personnages.

Cette tranche de vie est à lire. Ne serait-ce que pour savourer la virtuosité littéraire de Richard Yates.

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