Tokyo Vice est le témoignage de Jake Adelstein qui a vécu et travaillé en tant que journaliste au Japon dans les années 1990, 2000. Il y parle de son quotidien de journaliste dans les bas-fonds de Tokyo où règne le sexe le plus glauque et les yakuzas.
Mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour s’enfiler les quelques cinq cent pages de ce texte sombre à souhait et totalement addictif. C’est bien écrit, c’est direct et surtout on est tenu en haleine jusqu’à la dernière page. Par contre, ce récit est violent et aborde l’industrie pornographique japonais dans son plus simple appareil. C’est trash, déconcertant mais très instructif car l’auteur dans son enquête dénonce les dérives du système et lève le voile sur un tabou pourtant exposé en plein air.
Les personnages décrits sont tous plus intéressants les uns que les autres. Ils ont tous une sorte de trait caricatural qui amuse autant qu’il effraye le lecteur devant cette bassesse étalée sur la table. On se surprend à se prendre d’amitié pour le narrateur. On s’indigne avec lui, on vit avec lui, on déambule avec lui dans les quartiers chaud de Tokyo la nuit venue. Bref, c’est un témoignage qui se lit autant qu’il se vit.
Si vous n’avez pas peur d’être heurté, si vous voulez en savoir plus sur les yakuzas au Japon, alors dévorez ce livre. Pour ma part, j’ai adoré.