Des nouvelles du Tibbar nous entraîne dans un monde riche et foisonnant où le plaisir de lecture va de pair avec le délicieux frisson du dépaysement qui prend tout voyageur en terre étrangère. 
Sous prétexte d’écrire une série de nouvelles relatant des anecdotes s’étant déroulées dans différentes contrées du Tibbar, Timothée Rey déploie un imaginaire volubile et débridé où la langue, souvent râpeuse, heurte le lecteur de ses consonnes cogneuses afin d’achever son entreprise de désorientation. Ce travail du style, à la fois poétique et littéraire, est un des points forts de ce livre. Il est impossible de trouver une faille dans cette esthétique tant l’écriture est maîtrisée, à la virgule près.
On sent la joie de l’écrivain, son plaisir d’écrire et sa générosité dans son désir de partage. Ces petits récits mettent en joie, illuminent le quotidien et se savourent nouvelle par nouvelle. La présence des illustrations est un plus qui ajoute encore du charme à tous ces fils construisant peu à peu Tibbar, un monde monumental d’une légèreté jubilatoire.
Le boudoir qui boude 