Troisième tome de la saga de White consacrée au mythe arthurien, celui-ci est axé sur la légende de Lancelot, son amour pour la reine Guenièvre, la recherche du Graal et le maintien d’une Table Ronde saine et équilibrée…
Le parti pris de White est de démonter pierre par pierre toute l’esthétique de la finamor dans la joie et la bonne humeur.
Le ton insolent est au service d’une prose de plus en plus précise et acérée. Ce tome est, à mon sens, le plus travaillé et le plus abouti. En effet, White semble moins se perdre dans les désordres de son insolence jubilatoire. La trame narrative tel une colonne vertébrale affleure tout au long du récit permettant au lecteur de se laisser glisser paresseusement sur cette ligne de vie des plus confortable.
Les grands thèmes exploités, la déchéance et la rédemption, placent cette trilogie dans la droite lignée des récits chevaleresques arthuriens. Cette tragédie, tout en fou rire et ironie, nous offre une relecture virtuose de Mallory et Chrétien de Troyes.
Enfin, la résolution des quêtes toujours aussi absurde fait planer un air de conte sur ce mythe monstrueux de la littérature européenne. En fin de compte, il est peut être le seul à avoir su ramener cette fresque aux origines, c’est-à-dire à des histoires pour la veillée chantées par les artistes itinérants de petite et de grande Bretagne.